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Depuis mars 2022, BSF Belgique forme et accompagne huit écoles de devoirs en Belgique. Cette nouvelle initiative en partenariat avec la Loterie Nationale, vise à renforcer l’équité scolaire et réduire les inégalités scolaires en Belgique.
Le programme permet à la fois d’équiper en matériels informatiques les différents EDD avec notamment 5 ordinateurs Chromebook, souris et casques et d’accompagner et former le personnel de ces lieux à l’utilisation d’outils numériques, en particulier la plateforme Khan Academy.
Pour en savoir plus sur ce projet, nous sommes parti·es interroger Axelle Lambotte, Projet Officer du projet et Cécilia Icard, formatrice Khan Academy.
Axelle Lambotte : Depuis 2021, nous accompagnons différentes structures de soutien scolaire et d’aide à la jeunesse. Nous avons été confronté·es à leur manque de moyens financiers et de personnels. Ces structures sont souvent incapables de déployer des outils pédagogiques numériques par manque de matériels et de formations des accompagnateur·rices.
Les écoles de devoirs sont des structures qui accueillent des enfants entre 6 et 18 ans, hors des heures scolaires, afin de leur offrir, entre autres, un accompagnement aux apprentissages. La finalité de ces lieux est de lutter contre les inégalités scolaires et sociales ; des valeurs qui sont chères à Bibliothèques Sans Frontières.
A.L : En équipant les EDD d’ordinateurs et en formant les bénévoles et les jeunes à l’utilisation de la plateforme Khan Academy, nos objectifs sont divers :
Lutter contre les inégalités scolaires et sociales ; des valeurs qui sont chères à Bibliothèques Sans Frontières.
Axelle Lambotte - Project Officer
Cécilia Icard : Intégrer des outils numériques pour faciliter l’apprentissage d’un·e enfant est un processus qui demande d’inclure toutes les parties prenantes : les enseignant·es, éducateur·rices ou pédagogues, mais aussi les apprenant·es et leur(s) parent(s). Cette triangulation favorise la communication et renforce l’accompagnement. Chacun·e a un rôle à jouer dans le processus d’accompagnement.
Il nous semble primordial pour ces jeunes apprenant·es, souvent en difficulté scolaire, de se sentir soutenu·es et encadré·es de manière cohérente et positive. Le numérique dans ce cas devient un outil facilitateur d’apprentissage mais aussi un facteur favorisant le lien entre les adultes et les enfants.
C.I : Khan Academy reste une plateforme entourée de mystères pour les participant·es. Au début, ils et elles pensent qu’il s’agit d’un outil dédié uniquement aux enseignant·es. Ils et elles se demandent en quoi Khan Academy va pouvoir les aider en tant qu’école de devoirs. Puis vient la découverte, et alors les questions évoluent sur un nouveau terrain : « Est-ce que j’aurais les compétences numériques ? », « Est-ce que je vais y arriver tout·e seul·e ?».
Notre objectif est qu’à la fin de la formation, ils et elles soient capables de manipuler facilement la plateforme. Et la bonne nouvelle, c’est qu’on y arrive. Au final, les bénévoles formé·es se questionnent surtout sur la réaction des enfants, et notamment sur la capacité des élèves de première primaire (qui ne savent pas toujours bien lire) à comprendre et prendre en main la plateforme.
C.I : Lors des séances d’information incluant les enfants et leur(s) parent(s), les adultes sont souvent étonné·es par la facilité qu’ont les enfants à tester et à oser manipuler. Ils et elles en ressortent alors rassuré·es et surpris·es.
Il est primordial pour ces jeunes apprenant·es de se sentir soutenu·es et encadré·es de manière cohérente et positive.
Cécilia Icard - Formatrice Khan Academy
C.I : Un jour, j’ai reçu un appel WhatsApp d’une équipe de bénévoles qui lors d’une séance n’arrivait pas à se connecter à leur compte. Pour les aider, nous nous sommes appelés en visio, et en trois minutes la solution était trouvée ! Ce qui est chouette c’est que lors du premier atelier de cette formation, certain·es de ces bénévoles ne savaient pas comment utiliser le clic droit d’une souris ou ignoraient qu’il était possible de faire une visio pour résoudre un problème.
On constate que leurs compétences numériques s’améliorent considérablement au fils des formations et des ateliers. Au-delà de la découverte de Khan Academy, ce projet est l’occasion de démystifier le numérique, rassurer sur les capacités des adultes à prendre en main ces outils et enfin les aider à développer de nouvelles compétences numériques.
Ce projet soutenu par la Loterie Nationale a bénéficié pour le moment à 8 écoles de devoirs. L’impact positif auprès de ces 8 structures souligne l’importance d’étendre ce type d’action à plus de lieux d’accompagnement scolaire en Belgique. Pour qu’on puisse entendre partout des « Yes ! » ou des « Oui, j’ai réussi ! » ; témoignages sonores que les enfants sont en train d’apprendre et d’y prendre du plaisir . Il faut que ces actions continuent d’être soutenues en Belgique.
Merci aux joueurs de la Loterie Nationale, grâce à eux la Loterie Nationale soutient, cette année pour la première fois, le projet Khan Academy #bienplusquejouer.