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Le lundi 17 février, les équipes du pôle Lecture et maîtrise de la langue de Bibliothèques Sans Frontières ont pu assister à deux lectures à voix haute proposées dans le cadre du Prix Première Victor du Livre Jeunesse. Plongez avec nous dans cette journée enthousiasmante et inspirante où le livre devient synonyme de partage.
11h35, à l’institut Marius Renard à Anderlecht.
Quinze adolescent·es sont réparti·es en petits groupes dans une salle de classe. On peut entendre « Mais t’es narrateur soit content » ou encore « Madame vous ne me mettez pas une gifle fort hein » alors qu’ils s’apprêtent à jouer une scène devant la classe.
Julie la comédienne, partenaire des Projets Victor passe entre les groupes pour donner des conseils et orienter les élèves sur la lecture à voix haute qu’ils s’apprêtent à faire. Au bout de 30 minutes, elle invite tout le monde à se regrouper et l’atelier commence.
Les groupes passent les uns après les autres et lisent une scène inspirée du livre Chienne de Guerre, qui fait partie de la sélection du Prix Première Victor du Livre Jeunesse 2025.
Le livre raconte les aventures de Maksim, un photographe ukrainien, accompagné par une chienne Yuca qu’il rencontre au cours du roman. Maksim voit la guerre éclater dans son pays. Il est alors confronté à un dilemme : Le photographe de guerre doit-il tout montrer, même les pires horreurs ? Un des objectifs de la séance sera d’inciter les élèves à se poser ces questions eux aussi.
La comédienne invite ceux qui sont les plus à l’aise à jouer la scène, à travailler les intonations et les déplacements sur scène. Ainsi, Nastia, une élève prend un sac à dos qu’elle borde comme un bébé et Julie se place derrière elle pour réciter le texte à sa place.
À la fin de la séance, même si l’heure du déjeuner arrive à grand pas, Géraldine, l’enseignante réussi à maintenir l’attention des adolescent·es et la classe échange à propos du livre. Elle explique le contexte du roman grâce à une carte de l’Europe située sur un des murs de la classe.
Ainsi s’achève cette séance. Toute cette année, Julie viendra rencontrer cette classe 10 fois au total pour permettre aux élèves d’entendre l’entièreté du livre. Ce travail sur le long terme leur permet d’être de plus en plus à l’aise pendant les lectures et d’y prendre goût.
Une fois la classe partie déjeuner, Julie nous confie l’importance que ces moments représentent pour elle : « Ces ateliers me font prendre conscience des problèmes de vocabulaire rencontrés par les élèves. Lors d’une des rencontres, j‘ai expliqué que la chienne Yuca allait faire le mur, aucun d’entre eux n’a compris ce que voulait dire l’expression faire le mur. C’est pour ça que je trouve nécessaire de prendre le temps de lire un livre ensemble, d’en discuter et d’éclaircir les passages mal compris ou flous ».
13h50, un peu plus au nord de Bruxelles.
Seize élèves sont assis·es sur des poufs, en chaussettes pour la plupart, dans un coin de la bibliothèque du collège de la fraternité de Laeken. Ils écoutent Cachou, une autre comédienne des projets Victor. La classe travaille sur le roman La dernière marée, également en sélection pour le Prix Première Victor du Livre Jeunesse 2025.
L’ouvrage raconte les aventures d’Elo, une jeune femme confrontée à plusieurs évènements : sa relation naissante avec Hugo, le repli de sa mère et les faux-fuyants de son père qui la poussent à s’affranchir de l’enfance pour entrer dans l’âge adulte.
« Les élèves sont volontaires, lors de la dernière séance je leur ai laissé le choix de lire à voix haute, beaucoup étaient motivés. C’est super de voir qu’on ne s’investi pas pour rien ».
Julie, comédienne partenaire du Fonds Victor
« Face à une classe d’adolescents, Hakim lit des extraits du livre qu’ils ont choisi. Le brillant comédien utilise tout son art pour capter l’attention des jeunes, susciter leur intérêt pour l’histoire mais aussi leur faire comprendre que dans ces livres, il y a des personnages qui leur ressemblent, qui parlent comme eux, qui vivent les mêmes histoires qu’eux, qui ont les mêmes souffrances, les mêmes bonheurs, les mêmes douleurs ».
Francis Van De Woestyne, père de Victor
Sara, une élève, pose quelques questions sur ce qui a été lu la dernière fois. Les autres lui répondent, et donnent leur avis sur les actions du personnage. Cachou commence à lire, elle est régulièrement interrompue par les interrogations des adolescents.
Evann demande « c’est quoi un baluchon ? » Les propositions fusent : « un capuchon ? » « Un cartable ?« . Corinne, en charge de la bibliothèque du collège finit par répondre à la question. La comédienne arrête souvent sa lecture pour prendre le temps de répondre aux questions des jeunes qui débouchent sur des débats et des discussions.
La définition du mot « bastingage » entre autres suscite de nombreuses hypothèses sur sa définition. Les élèves volontaires peuvent aussi prendre la place de Cachou pour lire une partie du texte. Comme à Anderlecht, les élèves bénéficieront d’autres séances avec Cachou pour terminer la lecture du roman et continuer de nourrir leurs réflexions sur les différentes thématiques abordées dans l’ouvrage
Ces moments privilégiés de lectures à voix haute sont proposés tout au long de l’année à une dizaine de classes gratuitement dans le cadre du Prix Première Victor du Livre Jeunesse. Ces sessions animées par un·e comédien·ne professionnel·le permettent de transformer les mots sur le papier en un récit vivant et dynamique, rendant l’expérience de lecture ludique pour des publics souvent éloignés de celle-ci.
Merci aux joueurs de la Loterie Nationale, grâce à eux la Loterie Nationale soutient l’organisation de ces lectures à voix haute.